Prévention des inondations et culture du risque
La prévention des inondations s’articule autour de la gestion des digues de protection (études, travaux,…), la mise en œuvre d’actions pour la réduction de la vulnérabilité aux inondations de notre territoire, et un accompagnement pour une gestion de crise opérationnelle et une meilleure connaissance du risque.
La gestion des inondations : les actions du Syndicat du Haut-Rhône
Les grandes missions du Syndicat du Haut-Rhône dans la prévention des inondations :
Le Syndicat du Haut-Rhône gère 12 km de digues, construites entre le XVIIIe et le XXe siècle. Elles sont destinées à protéger les hameaux les plus exposés aux crues le long du fleuve. Le Syndicat procède actuellement à une modélisation hydraulique qui permettra d’évaluer avec précision le niveau de protection assuré par ces ouvrages. Au-delà des travaux de confortement et de la surveillance en période de crue, a aussi été engagée une démarche de réduction de la vulnérabilité du territoire.
Lorsque le Rhône passe en vigilance orange « crues », les équipes du Syndicat du Haut-Rhône assure la surveillance des hauteurs d’eau du Rhône, l’état de ses ouvrages de protection, ainsi que le suivi de l’inondation de la plaine. Une surveillance terrain est nécessaire pour assurer la transmission d’informations aux communes. Les données et observations collectées sur le terrain permettent une analyse de la situation en temps réel, et notamment une coordination entre l’équipe terrain et les autorités compétentes de gestion de crise.
L’exposition du territoire aux crues du Rhône est une réalité, illustrée par plusieurs crues historiques majeures 1944, 1990 qui ont largement impacté le territoire, mais aussi d’autres crues plus récentes 2015, 2018 qui malgré leur ampleur plus limitée ont exposé certains secteurs du territoire.
Porté par le Syndicat du Haut-Rhône, le programme REVITER se traduit par la mise en œuvre des mesures de réduction de la vulnérabilité avec l’implication de nombreux acteurs pour favoriser la réussite du plan d’actions.
Le Syndicat du Haut-Rhône met en place un accompagnement auprès des collectivités dans la compréhension des enjeux du territoire face aux inondations. Grâce à des outils ludiques comme les hydromachines et le jeu “citin’crise”, de nombreux élèves sont sensibilisés chaque année sur les risques majeurs et les bons gestes à adopter en cas d’inondation. Lors de son évènement annuel pour les riverains, le Syndicat du Haut-Rhône propose une activité sensibilisation par la culture (théâtre, exposition…).
Chaque année, en partenariat avec l’Institut des Risques Majeurs, un programme de formation est proposé aux élus du territoire pour faire face à la crise et se préparer aux inondations.
Sous forme d’ateliers engageants, les participants sont amenés à se mettre en situation réelle et piloter une cellule de crise, à tester leur Plan Communal de Sauvegarde (PCS) ou encore à créer les outils opérationnels pour faire face à la crise.
Les actions en quelques chiffres
Le Haut-Rhône, un territoire inondable
À l’amont de Lyon, le Rhône est un fleuve à régime glacio-nival. Son alimentation en eau dépend principalement de la fonte des neiges et des glaces du massif alpin suisse et français. Les eaux annuelles qui atteignent les hauteurs les plus importantes sont à la fin du printemps. À l’inverse, la période septembre-octobre est généralement celle des eaux annuelles les plus basses appelée « étiage ».
De la plaine de Chautagne à Groslée Saint-Benoît
pour les crues biennales à quinquennales
pour les crues extrêmes
Enjeux en zone inondable
Crues fréquentes (décennales à trentennales)
Crues majeures (centennales)
Rien n’empêche une crue centennale de se produire plusieurs fois dans le même siècle.
1910
1944
1990
Exposition aux crues
650 habitations sont exposées aux crues fréquentes (décennales à trentennales) sur le territoire du Haut-Rhône. Mais une forte exposition n’est pas une fin en soi : la vulnérabilité d’un foyer peut être considérablement réduite au moyen de quelques aménagements et d’une organisation prévoyante.
Les repères de crues sur le territoire
Réduire concrètement la vulnérabilité du territoire
Les enjeux exposés aux crues sont dits vulnérables s’ils peuvent subir un dégât causé par l’inondation. La vulnérabilité se traduit de différentes manières :
- physique (endommagement d’un bâtiment),
- sociale (service public interrompu),
- économique (activité d’une entreprise stoppée)
- systémique, entraînant des dysfonctionnements sur le territoire (endommagement de réseaux, coupures de routes…).
Sur le territoire du Haut-Rhône, 38 communes sont exposées au risque d’inondation par débordement du fleuve. La crue de février 1990 a brusquement révélé leur vulnérabilité. Plusieurs centaines d’habitations peuvent être impactées à différents niveaux (de l’inondation fréquente à l’isolement par endommagement des réseaux), de très nombreux exploitants agricoles peuvent être perturbés dans leur activité, de nombreux bâtiments publics exposés… Chaque enjeu du territoire présente donc une vulnérabilité spécifique, qui appelle à une réponse adaptée. Depuis 2019, le Syndicat du Haut-Rhône porte une démarche de Réduction de la Vulnérabilité aux Inondations de son Territoire appelée REVITER.
Ce programme est mené sur l’ensemble du territoire du Haut-Rhône et repose d’abord sur un diagnostic territorial permettant de préciser l’ensemble des enjeux exposés et leur vulnérabilité. Dans une démarche concertée, les acteurs du territoire se sont réunis en 2019-2020 dans des ateliers de travail permettant de qualifier cette vulnérabilité. Toutes les thématiques sont traitées : habitations, réseaux (routier, téléphonique, électrique…), bâtiments accueillant des personnes vulnérables. Concernant les enjeux agricoles, la démarche est menée en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de l’Isère, qui coordonne un travail ciblé auprès de l’ensemble des agriculteurs des quatre départements concernés (Ain, Haute-Savoie, Savoie, Isère).
Cette connaissance fine de la trame fonctionnelle du territoire est le préalable à une priorisation des enjeux et des actions à mener, formalisée dans un plan d’actions. Jusqu’en 2026, plusieurs actions seront proposées aux communes, aux gestionnaires d’infrastructures publiques et aux habitants des zones inondables en vue de réduire concrètement leur vulnérabilité aux inondations (rencontres locales, accompagnement individuel). Cette action a été labellisée « Plan Rhône ». Elle est à ce titre subventionnée par l’Union Européenne et l’Etat.
Les zones d’expansion des crues,
Une zone d’expansion des crues (ZEC) est une zone inondable subissant des inondations naturelles par débordement dans le lit majeur. Les ZEC sont donc historiquement des secteurs non ou peu urbanisés et peu aménagés, et où la crue peut stocker un volume d’eau important. Elles jouent un rôle crucial dans l’écrêtement des crues en baissant le débit maximum de la crue et en ralentissant la propagation de crue vers l’aval. Les territoires situés à l’aval bénéficient de cet écrêtement par l’étalement de la crue dans le temps et la baisse des débits. Cet écrêtement a aussi pour effet d’éviter la simultanéité des crues du fleuve avec les grands affluents (comme par exemple l’Ain et la Saône). En amont du territoire du Haut-Rhône, la crue est forte et rapide : le débit est très élevé, mais le temps de crue est court. Alors qu’en aval, le débit maximum est réduit, mais la crue dure plus longtemps.
Les crues reçues sont donc plus faibles, et surtout décalées dans le temps par rapport aux crues de l’Ain, évitant un effet d’accumulation. Malgré l’impact d’une inondation pour le territoire, les habitants du Haut-Rhône bénéficient tout autant des effets de cet écrêtement que ceux situés plus en aval. C’est sous le Second Empire que l’Etat met en place une politique globale en matière d’aménagement du territoire dont le rôle est la mise en œuvre de diverses actions en faveur de la protection des riverains. La loi du 28 mai 1858 en est l’exemple avec l’exécution des travaux destinés à mettre les villes à l’abri des inondations. Depuis 1858, la loi impose de préserver les zones naturelles d’expansion des crues afin de ralentir la propagation des ondes de crue vers l’aval. Elles doivent être prises en compte dans l’aménagement du territoire. Sur l’ensemble du Rhône, ses ZEC existent et permettent de conforter le principe de solidarité amont-aval / rive droite-rive gauche.
Idées reçues
Vrai ou faux ?
Pour exemple le Haut-Rhône a connu une crue centennale en 1944 et aussi en 1990 !
La fréquence de retour des crues est calculée de façon statistique sur une longue période au regard des débits que peuvent atteindre les cours d’eau… Les conditions météorologiques sont les seuls facteurs qui provoquent les crues.
Les barrages CNR écrêtent les petites et moyennes crues jusqu’à un débit du fleuve de 1200 m3/s à Châteaufort (Motz 73). Au délà de 1200 m3/s, ils deviennent transparents car ce sont des ouvrages « au fil de l’eau » qui ne permettent aucune rétention, aucun stockage du flux d’eau. Le débit des usines hydroéléctriques est progressivement réduit pour retrouver un écoulement totalement naturel et solliciter les zones naturelles d’expansion des crues.
Agir : se préparer aux inondations à la maison
- Préparer son kit d’urgence pour tenir 72 heures
- Connaître, comprendre et respecter les signaux d’alerte et consignes de sécurité
- Savoir comment couper le gaz et l’eau
- Se renseigner sur les lieux/refuges d’accueil
- Repérer un lieu où déplacer les véhicules
- Renseignez-vous sur le Plan Familial de Mise en Sûreté
Le kit d'urgence
- denrées alimentaires non périssables,
- trousse de secours,
- médicaments urgents,
- lampe et radio à piles,
- piles de rechange,
- vêtements chauds,
- papiers importants dans une pochette ou sur une clé USB.
Restez informé
- S’informer sur le risque de crue et le risque d’inondation
Géorisques : le portail national des risques majeurs
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Meteo France et Vigilance Meteo France
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Vigicrues : le site national de vigilance des crues
Repère de crues : plateforme nationale des repères de crues
