Le travail avec les agriculteurs se traduit par un appui technique et économique afin d’optimiser les bénéfices mutuels entre la production et la biodiversité, favoriser l’autonomie des exploitations, et assurer la ressource en eau (qualité et quantité).
Dans le cadre de ses missions, le Syndicat du Haut-Rhône accompagne 23 exploitations agricoles du territoire grâce à l’expérimentation « Paiement pour Services Environnementaux (PSE) », financée par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse.Le programme PSE finance notamment l’implantation de prairies, de bandes enherbées et jachères fleuries mais également la plantation de haies et d’arbres isolés ou alignés ainsi que la création de mares. Ces infrastructures agroécologiques contribuent à la réduction des intrants chimiques avec l’appui de la diversification des cultures et de la couverture des sols, également soutenus par le PSE du Haut-Rhône..
Les infrastructures agroécologiques
Grâce à la plantation d’une diversité d’espèces sauvages et locales, la biodiversité est préservée. Ces aménagements permettent de rééquilibrer le milieu et favorise la présence de prédateurs tels que les insectes, les oiseaux et les mammifères qui limiteront la pression des ravageurs des cultures, ce qui permettra de réduire l’utilisation des pesticides.
Pour la recréation de prairies en zones très humides, l’expertise et le matériel du Conservatoire d’Espaces Naturels de Savoie permettent le prélèvement de graines sur des parcelles sources proches particulièrement préservées. L’objectif est double : favoriser la biodiversité dans son ensemble avec quelques espèces cibles particulières (cas d’espèces de papillons en multipliant les surfaces accueillant leurs plantes hôtes) et permettre aux exploitants de bénéficier de leurs propres semences locales.
Les apports de ces infrastructures
Prairies humides
Constitution d’habitats naturels accueillant une biodiversité spécifique, régulation des flux d’eau (inondation / sécheresses), stockage du carbone dans le sol…
Mares
Zone de reproduction, de refuge, ou de garde-manger de très nombreuses espèces sensibles (amphibiens et insectes aquatiques, mammifères, oiseaux, …), dont les prédateurs des moustiques...
Haies
Bois énergie ou litière pour les animaux d’élevage, protection des cultures (sécheresse, ravageurs…), réservoir de biodiversité, ombrage, brise-vent, épuration des polluants…
Bandes enherbées et fleuries
Ressources pour les pollinisateurs et les auxiliaires des cultures, elles limitent les transferts de polluants vers les cours d’eau…
En quelques chiffres
Bilan des créations les 3 premières années, sur les 23 exploitations engagées. Le programme a débuté en 2021 et se terminera en 2025.
0
journées techniques sur la haie
0
mares
0
km de bandes enherbées et fleuries
0
km de haies et alignements d’arbres
0
ha de jachères dont 17 fleuries
En moyenne :
2%
d'augmentation de diversité des cultures
10%
d'augmentation de la couverture des sols entre les périodes de cultures
11%
de baisse d'herbicides
27%
de baisse d'engrais chimiques
4%
de baisse de pesticides
Les enjeux du végétal local
Pour favoriser la biodiversité, la plantation d’espèces sauvages, locales et diversifiées permet de s’assurer que cette végétation répondra à l’ensemble des besoins de la faune (nourriture, habitat, reproduction…), car ces espèces ont évolué ensemble depuis leur apparition dans le milieu.
Malheureusement, l’origine génétique des végétaux sauvages commercialisés n’est pas précisée, alors qu’ils peuvent être issus de pays, voire de continents, dont l’environnement, les saisons et les températures, sont différents de notre territoire.
Les graines ou les plants ainsi produits ou élevés, même à proximité de leur futur lieu de plantation, auront une apparence identique, mais pourront avoir des caractéristiques différentes comme la période de floraison décalée ou la forme des fleurs, qui ne sera pas forcément accessible aux insectes.
C’est donc un enjeu fort et d’autant plus important si les végétaux doivent jouer un rôle dans la transition agroécologique des exploitations agricoles. C’est notamment le cas des arbres, arbustes et plantes herbacées fleuries qui, en favorisant la faune auxiliaire des cultures ou en limitant les effets du vent, permettent de limiter la quantité de ravageurs et d’augmenter les rendements de certaines productions.