11 Mar Pourquoi restaurer une lône
À la fin du Petit Âge Glaciaire, le Rhône se transforme naturellement d’un style à méandres à un style tressé où les nombreux chenaux dessinent un réseau complexe et changeant d’une saison à l’autre. Selon la pente et le régime de crues, les sédiments se déplacent, créant ou faisant disparaitre des îles et des lônes.
En zoomant sur ces bras de tressage, on observe un chenal principal et une diversité de petits chenaux aussi appelés lônes. Il existe plusieurs types de lônes selon la nature du substrat au fond du lit, la connexion au chenal principal et la vitesse moyenne d’écoulement de l’eau lors des crues.
Les lônes offrent une diversité d’habitats où de nombreuses espèces animales et végétales se logent, se nourrissent, grandissent et se reproduisent.
Deux grandes phases d’aménagements ont changé le visage du Rhône. Au cours du xixe siècle, des endiguements resserrent le lit du fleuve afin de créer un chenal unique pour la navigation. Puis au XXe siècle, une série de barrages court-circuite le Rhône afin de produire de l’hydroélectricité tout en assurant l’irrigation des terres agricoles et la circulation fluviale. Ces tronçons court-circuités reçoivent un débit « réservé » beaucoup plus faible que le débit naturel.
Au fil du temps, les différents aménagements ont eu un impact sur le « Rhône naturel » en réduisant la connexion entre les bras du fleuve, en diminuant la diversité d’habitats aquatiques et humides et, par conséquent, la richesse biologique associée à ces milieux.
Réhabiliter une lône permet de recréer des milieux qui avaient disparu et de restaurer une dynamique fluviale la plus naturelle possible. Le paysage se transforme, de nombreuses espèces peuvent revenir et les riverains peuvent découvrir toutes les richesses de la lône.