Le Haut-Rhône, comment ça marche ?


Les usines hydroélectriques du Haut-Rhône sont équipées de 2 groupes pouvant turbiner chacun un débit maximum de 350 m3/s. Le débit maximum du fleuve pouvant être dirigé vers l’usine hydroélectrique via le canal d’amené est donc de 700 m3/s. On appelle alors « fonctionnement normal » celui en vigueur tant que le débit du Rhône ne dépasse pas 700 m3/s à Châteaufort.

Pour un débit du fleuve supérieur à 700 m3/s et jusqu’à 1200 m3/s, le barrage s’ouvre et voit alors son débit augmenter progressivement. Le débit de la crue est alors réparti entre le canal d’amenée à l’usine hydroéléctrique (700 m3/s) et le barrage (500 m3/s) vers le vieux-Rhône. Le barrage a alors un rôle d’évacuateur de crue.  Ce fonctionnement est en vigueur jusqu’à un débit du fleuve de 1200 m3/s à Châteaufort. Au-delà, les consignes d’exploitation des ouvrages CNR en crue visent à retrouver un fonctionnement aussi naturel que possible. Carte de la ZEC


La loi du 25 mai 1858, promulguée deux ans après la crue majeure de 1856, interdit toute modification des réservoirs naturels d’expansion des crues à l’amont des grandes agglomérations.
Le Schéma ci-dessous explique le fonctionnement de ces Zones d’Expansion des Crues dès lors que le débit du Rhône dépasse 1200 m3/s à Chateaufort, station de référence située sur la commune de Motz (73).


Les aménagements réalisés par la CNR sur le Haut-Rhône ont permis un écrêtement des petites et moyennes crues du fleuve. Mais lorsque le débit devient trop important, « tout est plein » et le fleuve déborde retrouvant un fonctionnement naturel et sollicitant les zones naturelles d’expansion des crues (ZEC) remplissant la plaine alluviale. Si le fleuve était endigué dans les traversées des plaines inondables du Haut-Rhône, on augmenterait de plus de 1000 m3/s une crue forte à Lyon estimée à 4500 m3/s. (source : Territoire Rhône)

Le principe général des consignes d’exploitation des ouvrages CNR en crue est de retrouver un fonctionnement aussi naturel que possible. L’objectif est de solliciter les grands bassins naturels d’écrêtement des crues que sont les Marais de Chautagne, le Lac du Bourget et le Marais de Lavours, afin que la propagation de la crue soit naturelle tant au niveau du temps de propagation que des hauteurs d’eau.